19 ans et toujours des moutons dans la tête !

Cela faisait un an que Sonoko Tyler logeait dans la même chambre qu'Hermès Cage, un an qu'il était son employé et qu'il supportait ces manières de riche. Surtout, ça faisait un an qu'Hermès était son fournisseur officiel de billet.
Il lui servait de garde du corps, avait pour mission de le protéger à tout instant des individus qui en voudraient son intégrité. Des fois, il devait allez éliminer des individus, on pouvait voir ça comme des bonus.
Sonoko était employé à plein temps et ne connaissait pas la crise.

En un an les relations avec Cage avec plus ou moins évolué tout en restant globalement similaire. Hermès était toujours un riches au comportement étrange et inexplicable. Il lui faisait toujours des réflexions sur son incapacité à comprendre les conventions sociales et tout ces trucs de la société, les normes, les valeurs... Donc, vu qu'il avait un peu de temps et qu'il ne voulait pas être idiot il avait acheté un livre sur le bien vivre en société.

Il rentrait tout juste dans leur chambre par la fenêtre -c'était plus simple que de parcourir milles couloirs et se perdre autant de fois. Il avait accomplis un contrat cette nuit ; ça avait été rapide et sans bavure, il était rentré discrètement, il avait posé son canon sur le front de l'individu et -avant d'en finir- il avait même fait preuve de "politesse" en s'excusant poliment avant de tirer.

Il entra donc, ses chaussures pleines de bout laissèrent des marques brunâtre sur la moquette blanche, mais c'était le cadet de ses soucis, cette chambre en avait vu d'autres, beaucoup d'autres.
En effet, la pièce avait bien changé en un an également. Elle n'était pas en désordre car Hermès ne supportait pas ça, mais elle n'était jamais nickel car cela effrayait Sonoko.

Le canidé prenait toujours garde à pendre des manteaux aux poignets des placards, à laisser ses chaussures devant son lit et à défaire ses couvertures quand elles paraissaient trop lisses.
Sur sa table de cheveux se trouvait une très très vieille peluche, rapiécée à plusieurs endroit, elle tenait plus de Frankenstein que du doudou. Il s'agissait d'une peluche de Bourriquet, se personnage de Winnie l'ourson. Il avait de la sympathie pour cette bourrique, elle parlait de chose simple et disait ce qu'elle pensait.
Il la gardait, non parce qu'il avait un attachement personnel, enfin si en un sens, en fait, c'était son odeur qu'il aimait, elle le rassurait en quelque sorte donc il la mettait près de son lit... qui était aussi celui d'Hermès. Il n'avait jamais eu de raison de s'en plaindre mais il se demandait pourquoi ils avaient un lit double.

Sonoko s'assit sur son lit et enleva ses bottes, ne faisait pas attention si il y avait âme qui vive autour de lui. Son style vestimentaire n'avait pas changé, ni le contenu de son armoire : 2 pull à col roulé gris pour l'automne hiver, 2 pull à col roulé sans manche pour l'été printemps, 3 tee-shirt noir, 3 pantalons beiges gris et sa veste.

Le jeune homme se rongea les ongles, il se demanda si sa situation avait évolué avec Hermès. Il aimait bien l'homme, il s'était habitué à lui, même si le riche était pénible et agaçant. Il se demandait si c'était le cas de son côté. Il sorti ses devoirs pour se changer les idées. Les pensées se bousculait dans sa tête, comme toujours et il ne savait pas lesquelles traités en premier et s'attarder.

"-Oh j'ai vu des moutons en revenant, dans le train, ils étaient en troupeau et ils broutaient. J'aime bien les moutons, leurs laines est douces en plus on pourrait en faire du commerce. Je me suis déjà demandé si je ne pourrais pas élever des moutons mais c'est moins rentable est plus compliqué et je ne sais pas faire. Shiro aime bien les moutons. Shiro me regarde, coucou Shiro. Je me demande si c'est vraiment utile les math, mais la dernière fois que j'ai demandé au professeur il m'a dit "ça dépend". De quoi ? Bourriquet, ton bras s'arrache, il faut le recoudre. Hm. J'ai envie de boire du café. Sans sucre ni lait."

Il ne faisait plus attention à rien. D'habitude il faisait vraiment attention qu'Hermès ne soit pas là quand il disait le fond de sa pensé, car il ne voulait pas/plus passer pour un idiot. Et le milliardaire le prenait vraiment pour un idiot ou un enfant. Il n'était pas un enfant, il pouvait réfléchir, il n'était pas abrutit. Mais là il se détendait, ça sortait tout seul et l'entendre ça lui permettait de faire un peu le tri et de mettre en ordre ses pensées.

Hermès dormait.

Sur ce point, il n'avait pas changé: il avait toujours beaucoup de mal avec les matins. Se lever était, d'après lui, la pire chose au monde. On pouvait l'atténuer en repoussant l'heure du réveil au maximum. C'était moins pénible de se lever à 10h de l'avant-midi qu'à 7h du matin. Bien sûr, si besoin était il le faisait sans réchigner: pas question de compromettre ses plans à cause d'un manque de discipline personnelle.

Ce matin-là était un bon matin, car il n'avait pas besoin de se lever: pas de cours utile aujourd'hui, et de plus Sonoko, son homme de main et garde du corps, était parti accomplir un petit ''boulot''. Personne pour le déranger, donc. Pour une fois....Il faisait dormir le jeune homme dans son lit par souci de sécurité, tous ses autres gardes du corps avaient fait de même. Mais il avait souvent failli envoyer au diable sa sécurité au profit de sa qualité de sommeil...

Bien qu'il ne se l'avouait pas à lui-même, Hermès s'était plus qu'habitué à Sonoko; il était devenu un élément rassurant de son quotidien, comme un doudou ou une routine qui nous réconforte. Oui, même si Sonoko les mettait fréquemment en danger, même s'il lui tapait sur les nerfs la majorité du temps, même s'il l'exaspérait, et même s'il faisait son boulot à moitié.

Il serait difficile d'expliquer les raisons pour lesquelles Hermès s'était attaché à son homme de main. En effet, s'il y avait réfléchis, il n'aurait probablement pas réussi à lui trouver la moindre qualité. Il passait le plus clair de son temps à réparer ses erreurs ou à se plaindre de lui, ou les deux.

C'est probablement pourquoi Hermès lui-même, malgré sa grande intelligence et ses talents de psychologue, n'avait toujours pas compris qu'il tenait à cet hurluberlu. Ou peut-être refusait-il simplement de se l'admettre...Toujours était-il qu'il ne pensait pas à ce genre de choses. Il psychanalysait les autres, mais pas lui-même.

Alors que le jeune homme était au pays des rêves, une voix vint soudainement briser son confortable cocon:

''...en revenant, dans le train, ils étaient en troupeau et ils broutaient. J'aime bien les moutons, leurs laines est douces en plus on pourrait en faire du commerce. Je me suis déjà demandé si je ne pourrais pas élever des moutons mais c'est moins rentable est plus compliqué et je ne sais pas faire. Shiro aime bien les moutons. Shiro me regarde, coucou Shiro. Je me demande si c'est vraiment utile les math, mais la dernière fois que j'ai demandé au professeur il m'a dit "ça dépend". De quoi ? Bourriquet, ton bras s'arrache, il faut le recoudre. Hm. J'ai envie de boire du café. Sans sucre ni lait."

Il soupira imperceptiblement, les yeux toujours clos. Ça, c'était encore un des monologues de Sonoko. Il avait longuement débattu intérieurement pour essayer de découvrir l'origine psychologique de cette attitude limite schizophrène, mais n'avait pour l'instant que des théorie. Sonoko lui échappait en grande partie malgré ses quelques diagnostiques posés, il devait l'avouer. Quelle étrange chose que de penser tout haut! D'un autre côté, cela avait l'avantage de l'aider à comprendre ce qui se passait dans la tête de son acolyte.

Il devait se lever, pas le choix maintenant. Soupirant un peu plus fort, il repoussa les couvertures et s'assit dans son lit, uniquement en caleçon, les cheveux en bataille et l'air résigné.

- Bon, pour commencer, s'occuper de moutons est assez simple quand on a la force physique de le faire; il suffit de les nourrir, de nettoyer leurs enclos et de les tondre quelques fois par année. Mais effectivement, c'est moins rentable, sinon plus honnête. Ensuite, les mathématiques servent à savoir compter et à faire toutes sortes d'opérations compliquées sans lesquelles il serait impossible de construire une maison, de faire une recette ou de fabriquer un meuble. Donc oui, elles sont utiles, tout dépendamment de pour quoi on s'en sert et d'à quel niveau de mathématiques l'on est. Et pour finir, je vais aller me chercher un thé bientôt, tu pourras venir avec moi aux cuisines et te faire ton café.

Il se sentait toujours en quelque sorte obligé de répondre aux interrogations intérieures de Sonoko, sans comprendre vaguement pourquoi.

Sonoko sursauta et son stylo roula au sol, il ne s'attendait absolument pas à ce qu'Hermès réponde. Pendant quelques instants il cru même que le jeune homme lisait dans ses pensées. Donc visiblement Cage était dans la chambre. Il se retourna vers lui. En effet. Il ne l'avait pas vu. Il le regarda en se rongeant les ongles. Il le toisa. Visiblement le garçon venait de se réveiller. Ou il faisait semblant de dormir depuis tout à l'heure, ce qui était moins probable. Il ignorait quoi rétorquer. C'était gentil qu'Hermès se donne la peine de répondre. Enfin, probablement.

Il n'avait rien contre le fait qu'Hermès prenne la parole, il s'était habitué. Quand les autres parlaient il entendait le silence. Il avait appris à faire attention aux prises de paroles de son employeur. Il attaqua les ongles de son autre mains avant de répondre.

"-Si c'est simple on pourrait avoir un troupeau tout en continuant nos activités habituelles, ça serait bien. On pourrait les caresser et revendre leur laine, tout simplement. On leurs trouverait des noms comme Bebeel ou Frisé.

Il regarda ensuite son livre de Mathématique. Le professeur leur avait donné des exercices qu'il trouvait simple mais Sonoko les trouvait compliqués. C'était ce qu'on devait appelé la perception ça. Elles étaient différentes pour tout le monde. Il se leva pour suivre Hermès jusqu'à la cuisine, reconnaissant. Tout les couloirs se ressemblait dans ce pensionnat, cela lui causait bien des soucis. Il attrapa son livre de Math en même temps, essayant de résoudre les exercices.

-"Quel est la probabilité que la couverture soit rouge sachant qu'elle vient du vendeur numéro 2 ?", récita-t-il, Ben... Il doit le savoir le vendeur numéro deux, pourquoi ils ne lui ont pas demandé quand ils l'avaient sous la main ? Ils sont trop compliqué !

Il posa rageusement son manuel sur le buffet de la cuisine et se fit un café bien noir. Il se mordilla la lèvre inférieur et joua de ses phalanges sur la table. Il observa Hermès. C'était vraiment un riche, ça se voyait dans sa dégaine, sa manière de parlé toujours réfléchis et belle. Ca ne lui déplaisait pas.

Il le regardait souvent et n'avait pas envie que leurs coopération se terminent. Car il n'avait pas envie d'oublier Hermès. Oublier quelqu'un c'était triste. On ne s'en rend pas compte et c'est seulement quand on a oublié la personne qu'on se souvient qu'on l'apprécier. Qui ? Pourquoi ? Aucune idée.

-J'ai peur de t'oublier,laissa t-il echappertoi, tu en as peur ? Je ne sais pas. Enfin c'est bizarre. je t'aime bien tu sais. Outre les sous, tout ça, même si ça y participe quand même un peu. Tu es amusant, avec tes vêtements bizarres, tes manières pénibles et tes mimiques agaçantes. J'apprécie. Je suppose."

Il but trois grande gorgées, toujours un peu fébrile, il manquait un peu de sommeil et en ressentait les effets tel que le stresse.

(Suite dans la cuisine ?)

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